Avec trois autres congénères, une échasse blanche (Himantopus himantopus) longeait, tôt le matin dimanche passé, les rives de Baby-Plage et de la plage des Eaux-Vives.
La présence d’un chien et de son maître à une quinzaine de mètres ne les ont pas troublées.
Elles vaquaient à leurs occupations imperturbables.
Je les ai observées une vingtaine de minutes.
À un moment, l’une d’entre elles en a approché une autre. J’ai pensé à un début de conflit. En fait, cela a été le signal de départ. Une seconde après, elles prenaient leur envol.
Ce mois de novembre apporte un lot incroyable de surprises pour les ornithologues.
Après la venue déjà exceptionnelle du chevalier grivelé (Actitis macularius), une macreuse à front blanc (Melanitta perspicillata) a été signalé hier à Genève..
C’est une grande première nationale, aucune macreuse à front blanc n’avait encore jamais été observée en Suisse.
En plus, il s’agit d’un mâle en plumage nuptial.
En vrai star, le mâle se pare d’un bec des plus extravagants. Son bec est orange, noir et blanc, ce qui lui confère une prestance incroyable et il ne peut être confondu avec d’autres espèces. Il a également de magnifiques yeux bleu ciel.
Sous le regard des paparazzi venus en nombre, il s’est nourri de moules zébrées et autres crustacés.
Un article lui a été consacré dans la Tribune de Genève d’aujourd’hui.
C’est seulement lundi que j’ai appris qu’une célébrité était arrivée à Genève.
Mardi, nous l’avons cherché tout l’après-midi sous un temps pluvieux.
Mercredi matin tôt, j’ai tenté à nouveau.
J’étais sur le point de me rendre au travail quand, sur un muret, le chevalier grivelé (Actitis macularius) était là !
La différence physique avec un chevalier guignette (Actitis hypoleucos) est minime. Ses pattes sont légèrement plus jaunes. Les autres différences sont très subtiles.
Par contre, la différence de comportement, dans le cas présent, est assez nette. En Suisse, les chevaliers guignettes sont de nature farouche, contrairement à ce chevalier grivelé qui ne semblait guère craindre l’humain.
À un moment, il est venu sur le muret à moins de 5 mètres de nous. C’est le bruit de la chute inopportune d’un filtre d’appareil photo qui l’a fait s’envoler.
Il apprécie particulièrement le muret où je l’ai vu la première fois,. Il y est revenu à diverses reprises. j’ai pu le photographier en train de saisir un ver de terre. D’autres l’ont observer faire bombance de vers au même endroit.
Nota bene: le chevalier grivelé était encore à Genève le 10 décembre 2023, j’ai pu le photographier à moins de 5 mètres, je lui ai consacré une nouvelle page.
Les cormorans pygmées (Microcarbo pygmeus) sont les visiteurs surprises de cette saison.
Depuis début août, alors qu’habituellement, l’observation d’un cormoran pygmée est extrêmement rare en Suisse romande, il y a eu de nombreuses observations sur divers sites, tels que Creux-de-Terre (VD), les Grangettes (VD) et la retenue du barrage de Verbois (GE).
L’hiver 2022-2023, les observations étaient concentrées en suisse alémanique dans le canton de Saint-Gall et particulièrement dans le canton d’Argovie.
Ce cormoran pygmée était allé pêcher. et en sortant de l’eau, il s’est vivement ébrouer afin de faire tomber un maximum d’eau. C’est seulement après, qu’il a étaler des ailes dans la position classique des cormorans.
Le cormoran pygmée, comme son nom l’indique, est un petit cormoran. Il est environ la moitié d’un grand cormoran (Phalacrocorax carbo) en taille et d’un poids nettement plus léger, De 550 à 850 grammes pour lui contre 2000 à 2500 pour le grand cormoran. Et son bec plus court lui confère un air enfantin.
Bien que tout petit, 15 cm au maximum et un poids plume variant de 17 à 32 grammes, le bécasseau de Temminck ( (Calidris temminckii) est fort téméraire.
Tout prêt de lui, il y avait un jet ski très bruyant et qui occasionnait de fortes vagues, cela l’a laissé de glace. Même en ayant été éclaboussé, Il a continué sans relâche sa quête de nourriture.
On peut voir sur la photo une petite goutte qui perle sur s0n plumage.
C’est très rare d’avoir la chance de l’observer. La première fois qu’il a été vu dans le canton de Genève, c’était en 1988 ! Il a fallu attendre 2020 pour avoir l’occasion d’en observer à nouveau un. C’est seulement la troisième année qu’un bécasseau de Temminck est signalé dans la région. Sur ce lien, vous trouverez quelques photos supplémentaires de son escale à Genève.
Est-ce le même qu’en 2020 ? Certains oiseaux reviennent régulièrement sur les mêmes sites.
Peut-être, tout comme l’harle piette qui a pris ses habitudes dans le canton, aurons-nous la chance de revoir le bécasseau de Temminck l’année prochaine sur ce site.
Ce week-end a rendu plus d’un ornithologue heureux. Nous avons eu la belle surprise d’avoir la visite d’une spatule blanche (platalea leucordia).
Les premières observations de spatules blanches sur le canton de Genève datent de 1973. En 1974, elles ont été à nouveau signalées, puis il a fallu attendre 2008 pour une nouvelle observation. Depuis , il y a quelques signalements sporadiques.
Elle est très facilement identifiable avec son bec hors du commun. Sa façon de se nourrir est particulière. Elle enfonce son bec dans l’eau et bouge la tête latéralement tout en avançant.
Il existe cinq autre espèces avec un bec similaire. La spatule d’Afrique, la petite spatule, la spatule à bec jaune, la spatule royale avec une huppe de plumes érectiles qui fait penser un peu à la crinière d’un lion et la spatule rosée avec des plumes alaires roses.