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La chouette de Tengmalm n’est pas une romantique

Avec son expression étonnée et un brin naïve, nous pourrions imaginer que la chouette de Tengmalm (Aegolius funereus) soit une grande romantique. Il n’en est rien. Une femelle baguée a été surprise en Allemagne à couver une deuxième nichée quelques semaines après qu’elle ait été observée dans le canton de Vaud. Ce comportement se nomme de la biandrie successive. Les années d’abondance de proies ne surviennent que tous les 4 ans en moyenne et, pour optimiser l’élevage de ses jeunes, la femelle qui vient de réaliser une nichée à succès, a tout intérêt à se déplacer pour trouver de nouvelles excellentes conditions. Elle abandonne donc sa première nichée en laissant au mâle le soin de terminer seul l’élevage des jeunes..

Le mâle n’est pas en reste, lui-même, peut s’accoupler avec deux femelles proches l’une de l’autre, dans ce cas, cela s’appelle de la bigynie.

Pour séduire sa dulcinée, le mâle émet des trilles accélérés à proximité d’une cavité (ancien trou de pic noir ou nichoir artificiel). Il y dépose un mulot, un campagnol, une musaraigne ou un autre mets qui pourrait plaire à la future mère de ses enfants.

La femelle visite le futur lieu et si elle daigne manger ce qu’il lui a apporté, le couple peut se former.

Cependant, ils feront branche à part. et dès que la période de reproduction sera terminée, ils se sépareront.

J’ai eu l’occasion de photographier cette chouette de Tengmalm femelle lors d’une sortie ornithologique organisée par le Gobe.

Le Gobe est un groupe de bénévoles passionnés, dont certains membres suivent la chouette de Tengmalm depuis plus de 40 ans.

Leur travail est un travail de protection de cette espèce menacée. Ils interviennent dans la protection et le maintien de ses habitats et dans la construction et la pose de nichoirs de sécurité, Ils suivent également d’autres oiseaux, dont, entre autres, la huppe fasciée, le torcol et l’effraie des clochers.

Les nichoirs des chouettes de Tengmalm ont un toit à bascule afin d’éviter que la martre puisse y entrer et manger les oeufs ou les poussins.

Les chouettes de Tengmalm sont également appelé nyctales de Tengmalm ou chouette boréales.

Chouette boréale, car elle vient du froid, et qu’elle est commune dans la partie boréale de l’Eurasie et de l’Amérique du Nord. Ses pattes sont emplumées, indice de sa capacité à résister au froid.

Nota bene: cette page a bénéficié de la relecture de Pierre-Alain Ravussin, biologiste, spécialiste de la chouette de Tengmalm et co-auteur du livre « oiseaux des jardins »

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