Ce grand gravelot (Charadrius hiaticula) a fait une escale à Genève et s’est rendu sur le même site que le tournepierre à collier (Arenaria interpres).
La cohabitation n’était pas aussi harmonieuse que celle d’y à quelques jours, entre le bécasseau variable et le tournepierre.
Il y a eu une petite friction entre lui et le tournepierre.
Cependant dans l’ensemble, ils se rendaient aux mêmes endroits au même moment. Hormis la friction, la distance entre eux étaient juste un peu plus grande.
Cet automne, due à une période de fortes pluies, il y a eu un bon nombre de limicoles qui ont fait un séjour prolongé à Genève.
Comme tous les mois de septembre, les bécasseaux variables étaient au rendez-vous. Le mois de septembre est le mois des limicoles par excellence.
Le bécasseau variable étant le plus commun, est celui dont nous avons le plus de chance de voir.
Ce bécasseau variable (Calidris alpina) partageait le gite et le couvert avec un tournepierre à collier (Arenaria interpres).
Ils n’avaient pas du tout le même style dans leur façon de manger. Le bécasseau recherchait, d’une démarche affairée, son corps à l’horizontal des vers et des insectes en plongeant de temps en temps son long bec noir dans la vase, alors que le tounepierre soulevait les algues gisantes afin d’y chercher, dessous, des mollusques et des crustacés.
Leur recherche de nourriture se faisait parfois à quelques centimètres l’un de l’autre.
À vrai dire, je ne sais pas s’ils ont amis et s’ils voyagent ensemble. Cependant, j’aime imaginer une amitié inter espèce.
J’ai vu pour la première fois ce jeune combattant varié (Calidris pugnax) lundi 18 septembre. Sa présence avait été signalé depuis le 13 septembre. Je craignais qu’il soit déjà reparti. Cependant le temps étant pluvieux et orageux, j’avais bon espoir qu’il soit encore là.
Le temps n’était vraiment pas festif, les canards, mouettes et cygnes s’étaient regroupés le longs des rives de la Nouvelle Plage des Eaux-Vives.
Et là, au milieu des harles bièvres femelles, je l’ai vu.
Il est magnifique et il a un sacré tempérament.
Il n’a peur de rien. Lorsqu’il n’a plus envie de fouiller la vase, il va voir si c’est meilleur dans le gazon d’à côté.
Déterminé, il traverse la plage en direction de la zone convoitée. Les photographes sur son chemin n’ont qu’à se retirer.
Je l’ai vu à plusieurs reprises faire cela. Samedi 23 septembre, j’étais à plat ventre en train de le photographier, il s’est approché à moins de 2 mètres de moi, puis m’a longé. Au niveau de mes mollets,, il a marqué un temps d’hésitation.. J’ai pensé qu’il allait venir sur mes jambes. Finalement, il a continué son chemin. Il a escaladé le muret, traversé la « route ». Il y avait une dizaine de personnes en train de l’observer. Il a fait un petit stop afin que nous puissions l’admirer, puis il est allé avec élégance se sustenter.
Le harle piette mâle (Mergellus albellus) qui est venu en villégiature l’année passée est de retour.
Depuis 2018, il revient chaque année à la même période et séjourne dans la même région. Il planifie son séjour dans le canton de Genève pour une arrivée vers fin mars, début avril puis repart vers début mai, sauf la première année où il était arrivé fin avril et était reparti fin mai.
L’année passée, je n’avais pas prêté attention à sa superbe coupe Mohican, Elle lui donne un petit air rebelle.
Le harle piette est un canard plongeur. Il s’immerge totalement et peut rester sous l’eau jusqu’à 45 secondes. C’est un canard qui se reproduit dans le nord, en Russie et en Scandinavie. Là-bas, il lui arrive de plonger sous la glace.
chevalier gambette en plumage nuptial (Tringa totanus)
Le chevalier gambette (Tringa totanus), mis à part le chevalier Arlequin (Trainga erytrophus) est le seul chevalier avec cette couleur de pattes caractéristique.
Le chevalier gambette est de nature monogame. Il revient avec sa compagne sur le même site de nidification chaque année.
Le couple construit le nid en commun. Chacun ayant une tâche spécifique. Le mâle creusera une dépression peu profonde dans le sol près ou sous la végétation qui servira de base. La femelle, quand à elle, se chargera de le rendre douillet en y ajoutant des feuilles et des brindilles.
Le mâle et la femelle se relayent lors de la couvée, ainsi qu’une fois que les petits sont nés. Cependant la mère partira la première. Le père restera un mois avec les jeunes. Vingt-quatre heures après la naissance, ils sont déjà aptes à se nourrir par eux-mêmes.
La nature a n’a pas lésiné au niveau du bec du canard souchet ( Spatula clypeata).
Sujet sur lequel, il est un peu chatouilleux !
Son bec, en forme de spatule, muni de soie sur les côtés lui permet de filtrer l’eau qu’il aspire, puis de la rejeter sur le côté. Ainsi il peut ne retenir que le plancton.
Il a mis également au point une méthode bien à lui pour se nourrir. Il lui arrive de tourner volontairement en rond dans une zone intéressante afin de créer des remous et de faire remonter la nourriture qui l’intéresse.
La femelle souchet a des couleurs similaires à la cane colvert, c’est justement la forme et la grandeur du bec qui les différencient.
C’est un canard silencieux, hormis à la période des amours où là, il émet des « Touk Touk ».
Leur présence est suivie depuis plus d’une quarantaine d’année, seuls quelques individus s’y arrête Les observations se font en générale entre août et octobre. Certaines années aucune observation n’a été relatée.
Cette année, il y en a deux à la Nouvelle Plage des Eaux-Vives en compagnie d’un bécasseau variable. .
Lors de la parade nuptiale, les grands gravelots arborent une barre frontale noire et le bec se pare d’orange. Le dessin spécifique qui en résulte est important lors des faces à faces entre mâles, chacun mettant le sien en évidence.