Ce martin-pêcheur ( (alcedo atthis)) nous a fait la grâce d’un long spectacle.
Cela a commencé à 9h52. Juste un peu avant un râle d’eau était venu, derrière les rideaux de roseaux, voir si les spectateurs étaient bien installés et silencieux.
Puis la star, paré de son magnifique plumage bleu et orange flamboyant a fait son apparition.
Pendant deux longues minutes, le martin-pêcheur s’est posé et nous avons pu le photographier tout à loisirs.
Puis le premier plongeon a eu lieu. Sans succès. Peut-être n’était-ce que l’échauffement.
Nouvelle cession de pose photos.
Puis nouvel essai. Afin de rendre le spectacle encore plus attractif, il faisait quelques fractions de seconde un vol stationnaire. Ensuite il plongeait vif comme l’éclair.
Une fois, le poisson attrapé, il s’est installé une seconde sur un autre tronc pour le manger.
Puis, il y a eu l’entracte.
Entre-deux, afin que nous ne nous ennuyons pas, le râle d’eau faisait quelques apparitions.
La deuxième partie a repris à 10h12, très semblable à la première partie.
Il s’en est suivi une autre pause.
À 10h35, après une pêche plus fructueuse, la représentation s’est terminée.
Les spectateurs sont repartis éblouis. La joie se lisait sur les visages.
J’ai passé un moment rare avec ce combattant varié (calidrix pugnax).
Il arrive relativement souvent que des limicoles ne soient pas très farouches, car certains viennent de la toundra où ils n’ont jamais rencontré d’humain, par conséquent, il ne l’assimile pas à un prédateur.
.J’ai demandé à un ami de photographier ce beau moment. Sur la photo, le combattant varié n’est guère visible car son plumage à motif d’écailles se confond avec le sable et les cailloux. Il est au bord de la rive à environ 1 mètre 50 de mes chaussures.
Déjà l’année passée, un autre combattant varié avait fait le buzz. Il était resté du 13 au 24 septembre.
C’est vraiment quelque chose d’incroyable d’être si proche d’un être si frêle, Les femelles les plus fines pèsent 70 grammes et les mâles les plus costauds 230 grammes.
P.K MacGregor a étudié longuement les bruants proyers et a identifié que les proyers ne parlaient pas tous la même langue. Et de ce fait, un bruant proyer réagit différemment si l’autre bruant proyer « parle » le même dialecte que lui ou non. Il y aura une réponse comportemental à un dialecte local, alors qu’à 80% des cas, un dialecte étranger sera snobé.
Selon cette étude, il en ressort que les bruants proyers soient assez fidèle à leur territoire.
Dans le canton de Genève, je connais deux sites et je les ai observé presque à chaque fois sur le même arbre ou à quelques encâblures.
Les bruants proyers ne sont pas les seuls oiseaux qui aient des dialectes différents d’une zone géographique à l’autre.
Cet article très intéressant fait mention que l’on peut avoir une idée du trajet migratoire d’un pinson des arbres selon les langues qu’il a apprises durant son voyage.
Il ne reste que très peu d’oiseaux nicheurs en Suisse. Cela varie entre 60 à 160 selon les années. C’est assez instable. Le bruant proyer fait partie des espèces prioritaires . Il est considéré comme au bord de l’extinction en Suisse. Un programme de conservation a été mise en place. Soutenez- le, ainsi que tous les oiseaux, en adhérant à Birdlife
Fin avril, il y avait une grande activité sur le lac. Les couples de grèbes huppés (Podiceps cristatus) se formaient. J’observais la parade d’une couple en devenir, lorsqu’un troisième protagoniste s’est interposé entre eux. Une altercation assez vive a eu lieu. De loin, cela ressemblait un peu à des pas de tangos.
La parade des grèbes huppés est fascinante. Leurs crêtes déployées, les deux partenaires font une sorte de danse où face à face, tour à tour, ils se regardent, puis détournent la tête une fois à droite, une fois à gauche ou ils jettent leur tête en arrière en la secouant, puis de concert ils plongent. Ils en ressortent le bec plein de végétaux et presque debout, poitrine contre poitrine, ils en font offrande à l’autre.
J’ai même assisté à un accouplement. Cela a duré 6 secondes. Dès la fin de l’acte, toute trace de romantisme avait disparu. Le mâle a marché sur le dos de la femelle.
Ce grand gravelot (Charadrius hiaticula) a fait une escale à Genève et s’est rendu sur le même site que le tournepierre à collier (Arenaria interpres).
La cohabitation n’était pas aussi harmonieuse que celle d’y à quelques jours, entre le bécasseau variable et le tournepierre.
Il y a eu une petite friction entre lui et le tournepierre.
Cependant dans l’ensemble, ils se rendaient aux mêmes endroits au même moment. Hormis la friction, la distance entre eux étaient juste un peu plus grande.
Cet automne, due à une période de fortes pluies, il y a eu un bon nombre de limicoles qui ont fait un séjour prolongé à Genève.
Même en sachant qu’il y a un tournepierre sur une plage, vous n’avez pas la garantie de le voir, tellement il se confond parfaitement avec son environnement.
Le tournepierre à collier (Arenaria interpres) est tellement certain de son camouflage, qu’il ne part pas quand on l’approche.
Bien qu’il soit peu farouche, sa manie d’inspecter sous les algues pour chercher des mollusques ou des crustacés, fait qu’il n’est pas aisé à photographier.
C’est en le voyant tourner les algues et les petits galets que j’ai compris d’où provenait son nom. Ce comportement est vraiment caractéristique et cela se reflète dans plusieurs langues: Ruddy Turnstone (en), voltapietre (it), Steinwälzer (de). steeloper (nl).
PS: depuis novembre, un autre tournepierre à collier (Arenaria interpres) fait une halte prolongée dans le canton de Genève, je lui ai consacré une page. Vous pourrez constater que le dessin du collier est différent.
Le chevalier aboyeur(Tringa nebularia) est de nature solitaire. Parfois, il est possible d’en voir quelques un ensemble dans des sites où la nourriture est abondante. Ils forment des couples monogames à la période de reproduction..
Une nichée est d’environ 4 oeufs et l’incubation dure entre 23 à 26 jours.
Le mâle participe aux tâches ménagères et couve également. Cependant, le mâle passe moins de temps que sa compagne sur le nid.
À peine quelques heures après l’éclosion, les poussins en duvet sont amenés par leurs parents au bord de l’eau. Les parents s’occuperont d’eux environ un mois jusqu’à ce qu’ils soient autonomes.
Ils apprendront à fouiller dans la vase afin de chercher leur nourriture.
Les chevaliers aboyeurs ne sont pas près à être vegan. Leur régime alimentaire est exclusivement carnivore: petits invertébrés, insectes, mollusques, petits poissons, vers et batraciens.
Les chevaliers aboyeurs ont une belle espérance de vie, Il y a un individu bagué qui a vécut un peu plus de 24 ans.
Le lac des Vernes est à la base un bassin de rétention. L’avifaune s’y plait beaucoup. Un ornithologue y a dénombré plus de de 140 espèces.
J’ai photographié cette rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) depuis l’observatoire au mois de mai. Ce jour-là, des jeunes filles de l’Université de Genève tournaient un film et m’en interviewée au sujet du lac et de son avifaune.
La rousserolle effarvatte, à défaut d’être une musicienne hors pair, est très gracieuse. Elle se faufile discrètement dans la roselière. Parfois le mouvement presque imperceptible des roseaux trahisse sa présence.
Le chant de la rousserolle effarvatte est répétitif et rauque, Ses qualités de chants peuvent s’améliorer lorsqu’elle partage avec la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) la même zone géographique Dans ce cas un effet d’émulation se crée. Cependant, cela ne dure guère et la rousserole effarvatte revient à son chant monotone.